Pour réussir l’intégration d’un chiot dans la ‘société’, la socialisation et l’éducation sont essentielles. Le chiot développe progressivement les techniques de communication propres à son espèce. Il apprend les règles sociales en jouant et en rencontrant ses congénères. Dès le début, votre rôle dans son éducation et sa socialisation est d’une importance vitale. Les chiens qui n’ont jamais suivi un programme de dressage à l’obéissance ont 69 % de risques en plus d’être abandonnés plus tard ou d’être replacés en raison de problèmes comportementaux ! Une bonne éducation vous aidera à tisser une relation harmonieuse avec votre nouveau chien.
Propreté
La patience est le maître mot dans l’apprentissage de la propreté de votre chiot. Faites preuve de vigilance à tout moment. Dès que vous remarquez qu’il tourne en rond et qu’il renifle le sol, attirez son attention et faites-le sortir. Ne le prenez pas dans vos bras afin qu’il apprenne à connaître le chemin vers l’extérieur. Emmenez-le vers l’endroit où vous souhaitez qu’il fasse ses besoins et s’il obéit, récompensez-le. Souvent, les chiens font leurs besoins après le repas, après la sieste ou après avoir joué. Après ces activités, emmenez votre chiot dehors pour qu’il fasse ses besoins au bon endroit.
Socialisation
La socialisation commence chez l’éleveur et il importe que vous poursuiviez le processus de socialisation. Laissez votre chiot faire connaissance avec différents animaux, personnes, situations, environnements,… Assurez-vous que votre chiot soit parfaitement vacciné avant qu’il soit en contact avec d’autres chiens.
Obéissance
Éduquez votre chiot avec détermination et patience. Soyez cohérent! Vous ne pouvez pas autoriser demain ce que vous interdisez aujourd’hui à votre chiot et inversement! Si vous ne voulez pas que votre chien adulte saute, ne lui autorisez pas ce comportement lorsqu’il est encore chiot! Il importe que tous les membres de la famille appliquent de manière cohérente les mêmes règles éducatives. Dès que votre chiot a 10 semaines, vous pouvez l’emmener à l’école canine. Certains clubs disposent de classes « spécial chiot ». Vous y apprendrez les ordres de base et votre chiot apprendra à communiquer avec d’autres chiens.
Récompenser ou punir ?
Il existe 4 techniques de base pour éduquer votre chien, à savoir (1) renforcement positif, (2) renforcement négatif, (3) punition positive et (4) punition négative. La récompense est beaucoup plus efficace et plus agréable que la punition, tant pour vous-même que pour le chiot.
La façon la plus efficace, la plus sûre et la plus agréable pour éduquer votre chien est le ‘renforcement positif’ ou ‘positive reinforcement’4. Cela veut dire que nous allons récompenser le comportement souhaité du chien, ce qui encouragera le chien à présenter plus souvent ce comportement. Dans ce cas, le timing parfait est essentiel. Imaginons par exemple que vous vouliez apprendre à votre chien à s’asseoir. Attendez ensuite que le chien s’asseye tout seul, dites l’ordre ‘assis’ et récompensez-le immédiatement. Ne le récompensez pas trop vite et surtout pas trop tard (p.ex. lorsqu’il est à nouveau debout). Vous devez retenir que l’ordre doit toujours venir avant la récompense, sinon vous perdrez l’attention du chien.
Le renforcement négatif ou ‘negative reinforcement’ signifie qu’une stimulation négative, qui est présente, est éliminée dès que le chien présente le comportement souhaité. Pensez par exemple à l’étrangleur. Tant que le chien tire, l’étrangleur se resserre autour du cou (= stimulation négative). Dès que le chien arrête de tirer et présente donc le comportement souhaité, la chaîne se desserre et la stimulation négative disparaît.
Une punition positive consiste à sanctionner un comportement indésirable avec une stimulation négative. Par exemple crier (= stimulation négative) sur votre chien lorsqu’il détruit vos chaussures ou utiliser un collier électrique lorsque votre chien veut s’échapper.
Il est prouvé que le renforcement négatif et la punition positive donnent plus souvent lieu à des problèmes de comportement, à de l’agressivité et de l’anxiété. Ces méthodes d’éducation ne sont donc pas conseillées4.
Mieux vaut prévenir que guérir ! Assurez-vous que votre chien n’a pas accès à vos chaussures en les rangeant. Naturellement, une punition positive est parfois inévitable. Si votre chiot fait quelque chose de mal et que vous voulez qu’il arrête tout de suite, dites clairement « non » et montrez-lui ensuite le comportement souhaité. Par exemple, proposer des jouets pour chien pour jouer à la place de vos chaussures. Échangez vos chaussures contre quelque chose qu’il aime. Pour être efficace, une punition doit suivre immédiatement le comportement indésirable. Votre chien ne sait pas que vous le punissez parce qu’il a uriné il y a une heure. Il adoptera tout au plus une attitude de soumission parce que vous élevez la voix. Cependant, il ne peut pas établir le lien avec l’événement du passé.
Une punition négative consiste à éliminer une stimulation positive pour sanctionner un comportement indésirable. Par exemple, ignorer le chien, lui enlever ses jouets,… Vous pouvez la comparer à une interdiction de sortie infligée à un enfant qui a eu de mauvaises notes. La privation de liberté (stimulation positive) de l’enfant est la punition pour les mauvaises notes. Le fait d’ignorer le chiot peut parfois être utile lorsque le chiot est trop excité et qu’il doit se calmer. Ensuite, récompensez-le pour son ‘calme’. N’enlevez jamais aucun objet au chiot mais échangez-le toujours contre un objet qu’il apprécie. Sinon, la prochaine fois, vous risquez de voir votre chiot déguerpir ou grogner lorsque vous vous préparerez à lui prendre un objet3.
L’apprentissage de la laisse
Dès son plus jeune âge, habituez votre chiot à porter un collier. Lors de la promenade, utilisez également le ‘renforcement positif’ comme technique d’éducation. Récompensez le chiot dès qu’il marche calmement à côté de vous et associez ce comportement à un ordre comme « au pied ». Dès le début, vous pouvez facilement apprendre à votre chiot à marcher d’un seul côté (généralement à gauche). Ne punissez jamais votre chiot en le frappant avec la laisse ou en tirant trop fort. Sinon, il associera la promenade à la laisse à une expérience négative.
À l’aide, mon chiot mord
Autrefois, on affirmait qu’il fallait ‘dominer’ un chiot s’il faisait quelque chose de mal. Les techniques utilisées consistent à prendre le chiot par la peau du cou et à le secouer, à le retourner par la force et le maintenir sur le dos (« alpha-roll »), à grogner sur le chiot et même à le frapper. Ces techniques sont dépassées et il a été démontré qu’elles peuvent favoriser un comportement agressif et qu’elles ne sont pas les plus efficaces pour apprendre le bon comportement au chiot3,4.
Que pouvez-vous donc faire si votre chiot se met à mordre ? N’oubliez pas que vous ne devez jamais utiliser des parties de votre corps comme jouet. Si votre chiot a envie de mordre, offrez-lui toujours des jouets pour chien. S’il continue à mordre, introduisez un ‘temps mort’. Cessez toute interaction avec le chiot et récompensez-le dès qu’il est calme. Récompensez-le toujours pour son calme au lieu de le punir pour son mauvais comportement. Essayez toujours d’anticiper en insérant un ‘temps mort’ au bon moment lorsque vous voyez que votre chiot est trop excité pendant le jeu3.
Reférénces
Seksel K. Preventing Behavior Problems in Puppies and Kittens.Vet Clin Small Anim. 2008;38:971-982.
Ziv G. The effects of using aversive training methods in dogs - A review.J Vet Behav. 2017;19:50-60.
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